Les voies urinaires sont constituées des reins, des uretères (qui relient les reins à la vessie), de la vessie et de l’urètre. Une infection urinaire peut survenir au niveau de n’importe lequel de ces organes. La plupart des infections des voies urinaires sont imputables à une bactérie. Elles peuvent également résulter d’une moisissure ou d’un virus.
Les infections des voies urinaires se classent au deuxième rang, en termes de fréquence, des infections humaines. La plateforme nationale américaine d’information sur les maladies rénales et urologiques (National Kidney Urologic Diseases Information Clearinghouse, NKUDIC) indique que les infections des voies urinaires sont chaque année à l’origine de plus de huit millions de consultations médicales.
Anatomie
Anatomie
Les reins sont deux organes en forme de haricot. Ils sont situés à l’intérieur de la cavité abdominale, des deux côtés de la moelle épinière. Les reins filtrent le sang et en élimine l’excédent d’eau, de sel, de potassium, d’urée et d’autres substances. Les déchets sont alors excrétés dans l’urine.
Les urètres sont des canaux tubulaires fins en forme de spaghettis. Ils conduisent l’urine des reins à la vessie.
La vessie est un petit organe en forme de ballonnet situé dans le pelvis. Chez la femme, la vessie est située devant l’utérus. Chez l’homme, elle se trouve juste au-dessus de la prostate.
L’urètre est le canal d’excrétion de l’urine de la vessie. L’urètre des femmes est beaucoup plus court que celui des hommes. Chez l’homme, l’urètre passe par la prostate et le pénis.
Les infection des voies urinaires peuvent affecter l’urètre (urétrite), la vessie (cystite) ou les reins (pyélonéphrite). Lorsque les reins sont affectés, une infection des voies urinaires peut être mortelle.
Causes et risques
Causes et risques
Tout ce qui limite la capacité de la vessie à se vider ou irrite les voies urinaires peut être cause d’infection des voies urinaires. Les facteurs de risque sont multiples.
Obstruction
Une occlusion susceptible de gêner la miction peut entraîner une infection des voies urinaires. Une obstruction peut être causée par une hypertrophie de la prostate, des calculs rénaux et certaines formes de cancer.
Le sexe
Les infections des urinaires sont plus fréquentes chez les femmes. La raison en est la plus faible longueur de leur urètre. Chez les hommes, les infections urinaires sont plus rares mais aussi plus graves.
L’activité sexuelle
La pression exercée sur les voies urinaires lors de rapports sexuels peut être à l’origine du passage dans la vessie d’une bactérie située dans le côlon. Après des rapports sexuels, l’urine de la plupart des femmes contient des bactéries. D’ordinaire, le corps est en mesure d’éliminer ces pathogènes en 24 heures. Les bactéries intestinales possèdent des propriétés qui leur permettent d’adhérer à la vessie.
Hygiène intime
Le fait de s’essuyer d’arrière en avant après être allé aux toilettes peut causer une infection des voies urinaires. Ce mouvement transfère vers l’urètre les bactéries de la région rectale.
Spermicides
Les spermicides peuvent aggraver le risque d’infection des voies urinaires. Il peut, chez certaines femmes, en résulter une irritation cutanée. Le risque qu’une bactérie pénètre dans la vessie en est accru d’autant.
Préservatifs
Un préservatif en latex peut être à l’origine de frictions au cours des rapports sexuels. Il peut également irriter la peau. Le risque d’infection des voies urinaires peut en être aggravé chez certaines personnes. Les préservatifs jouent néanmoins un rôle important dans la réduction des maladies sexuellement transmissibles (MST).
Diaphragme
Un diaphragme peut également exercer une pression sur l’urètre. Ce qui peut empêcher la vessie de se vider complètement. Certaines études ont montré que le risque d’infection des voies urinaires est plus élevé chez les femmes utilisant un diaphragme.
Diabète
Le diabète peut rendre les patients plus vulnérables aux infections des voies urinaires.
Perte d’œstrogène
Après la ménopause, la perte d’œstrogène peut modifier l’équilibre bactérien normal du vagin. Le risque d’infection des voies urinaires peut en être aggravé.
Utilisation prolongée de cathéters vésicaux
Des cathéters sont utilisés lorsqu’une personne ne peut uriner normalement. Ces tubes minces et flexibles sont insérés dans la vessie. Ils permettent le drainage de l’urine dans une poche. L’utilisation d’un cathéter au cours d’une longue période peut aggraver le risque d’infection des voies urinaires. Les cathéters peuvent faciliter l’entrée de bactéries dans la vessie. Le traitement des infections des voies urinaires associées à l’utilisation d’un cathéter peur exiger le retrait de celui-ci.
Symptômes
Les symptômes d’infection des voies urinaires dépendent de la partie des voies urinaires qui est infectée.
Les infections des voies urinaires inférieures sont celles de l’urètre et de la vessie. Au nombre de ces symptômes figurent :
- une sensation de brûlure lors de la miction ;
- une fréquence accrue des mictions en dépit de l’excrétion lors de chacune d’elles de faibles quantités d’urine ;
- la présence de sang dans l’urine ;
- une urine trouble ;
- une urine foncée (couleur du coca ou du thé) ;
- une urine très odorante ;
- des douleurs pelviennes (femmes) ;
- des douleurs rectales (hommes).
Les infections des voies urinaires supérieures sont celles des reins. Il s’agit de conditions potentiellement mortelles si la bactérie passe du rein infecté dans le sang. Cette condition s’appelle une sepsie. Une sepsie peut être à l’origine de tensions dangereusement faibles et d’un choc toxique, voire d’un décès. Au nombre des symptômes d’infection des voies urinaires supérieures figurent :
- des douleurs et une sensibilité du haut du dos et des côtés ;
- des frissons ;
- une fièvre ;
- des nausées ;
- des vomissements.
Les femmes enceintes qui présentent des symptômes d’infection des voies urinaires doivent consulter d’urgence un médecin. Une infection des voies urinaires au cours d’une grossesse peut entraîner une naissance prématurée, ainsi que de l’hypertension. Une infection des voies urinaires en cours de grossesse est également plus susceptible de gagner les reins.
Diagnostic
L’examen des antécédents et physique du patient peut contribuer à déterminer si vous êtes atteint(e) d’une infection des voies urinaires inférieures ou supérieures.
Un diagnostic définitif exige un échantillon d’urine recueilli en milieu de miction. Cette urine doit être collectée au milieu de l’excrétion d’urine. Le médecin vous expliquera comment faire pour recueillir un échantillon en milieu de miction. L’objectif est d’éviter de collecter au passage une bactérie provenant de votre peau.
Les médecins vont rechercher un nombre élevé de globules blancs (leucocytes) dans votre urine. Il peut s’agir d’un signe d’infection. Votre urine donnera également lieu à la réalisation d’une culture bactérienne. Celle-ci pourra identifier la cause de l’infection. Elle peut également aider votre médecin à choisir un traitement adéquat.
Le diagnostic d’une infection des voies urinaires supérieures peut également exiger une formule sanguine complète, ainsi que des cultures sanguines. Celles-ci sont destinées à vérifier que l’infection n’a pas gagné le sang.
Les personnes atteintes d’infection des voies urinaires récurrentes peuvent également faire l’objet d’examens destinés à détecter de possibles obstructions. Les tests utilisés à cette occasion incluent :
- l’échographie ;
- un pyélogramme intraveineux (cette injection de milieu de contraste permet aux médecins de voir l’ensemble de vos voies urinaires ;
- une cystoscopie qui, d’ordinaire, requiert l’emploi d’une caméra en fibre optique pour examiner la vessie.
Au cours d’une cystoscopie, votre médecin pourra prélever un petit échantillon de tissu vésical. Il s’agit d’une biopsie. Une biopsie peut être utilisée pour exclure un cancer de la vessie.
Traitement
Les infections des voies urinaires sont fréquemment traitées au moyen d’antibiotiques. Les infections des voies urinaires inférieures peuvent être traitées au moyen d’antibiotiques oraux. Les infections des voies urinaires requièrent l’administration d’antibiotiques par voie intraveineuse.
Il arrive que des bactéries développent une résistance aux antibiotiques. Les cultures urinaires peuvent aider votre médecin à choisir un traitement antibiotique adapté.
Prévention
L’élaboration d’un vaccin visant à prévenir les infections des voies urinaires récurrentes est actuellement à l’étude.
Dans l’intervalle, des étapes simples peuvent contribuer à prévenir les infections des voies urinaires. WomensHealth.gov recommande :
- de s’essuyer de l’arrière vers l’avant après avoir uriné ou déféqué ;
- de boire six à huit verres d’eau par jour ;
- de boire de l’eau après un rapport sexuel ;
- d’éviter de retenir l’urine durant de longues périodes ;
- de nettoyer quotidiennement vos régions vaginales et rectales ;
- de prendre des douches de préférence à des bains ;
- de porter des sous-vêtements confortables ; les tissus trop moulants piègent l’humidité ;
- de porter des sous-vêtements comportant un entre-jambes en coton.
Même si ces mesures sont utiles, elles ne sauraient garantir que vous ne développerez pas une infection des voies urinaires. Lorsque vous présentez des symptômes d’infection des voies urinaires, contactez votre médecin. Si vous êtes atteinte d’infections récurrentes des voies urinaires et utilisez des spermicides ou un diaphragme, votre médecin pourra recommander une méthode alternative de contrôle des naissances.
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